Aujourd’hui, la transformation numérique constitue une étape clé dans la stratégie des entreprises industrielles. Mais face à la multitude d’outils numériques présents sur le marché, cela reste complexe de connaître son degré de maturité numérique. Beaucoup d’entreprises se tournent vers des compétences externes pour réaliser un audit ou diagnostic numérique afin de comprendre les problèmes auxquels elles sont confrontées. François Geandarme, Ingénieur avant-vente dans la Business Unit Transformation Numérique du groupe Visiativ, nous explique comment est né ce besoin dans les entreprises industrielles, en quoi consiste un diagnostic numérique, ou audit TNGV, et les résultats attendus.
Diagnostic numérique dans l’industrie : en quoi ça consiste ?
de la démonstration de produits aux diagnostics numériques
François Geandarme : A mes débuts, mon rôle était d’accompagner les commerciaux chez les clients pour effectuer des présentations produits. J’étais un « démonstrateur » de l’ensemble des produits distribués ou édités par Visiativ, qui est un éditeur de logiciels et intégrateur de solutions logicielles innovantes.
Aujourd’hui la transformation numérique et digitale à laquelle nous assistons entraîne un remodelage complet des services que nos clients attendent de nous. Ils ne veulent plus que nous leur apportions uniquement une preuve fonctionnelle des solutions, ils veulent que nous les accompagnions dans cette transformation. Autrement dit, ils veulent un accompagnement dans la manière d’articuler l’ensemble de ces solutions. Nous ne devons plus être uniquement des spécialistes de leur produit, il faut que nous devenions aussi un chef d’orchestre !
Du fait de cette transformation, le système d’information est devenu un enjeu incontournable de toutes les entreprises. Nos clients se demandent comment aborder leur transformation.
Aujourd’hui, lorsque nous allons à la rencontre de nos clients, ils attendent de nous un conseil, une expertise, et surtout un diagnostic ! Depuis 7 ans, mon rôle a donc évolué vers ces attentes : apporter un regard extérieur. C’est aussi la raison pour laquelle depuis 3 ans nous avons créé chez Visiativ une Business Unit « Transformation Numérique » à laquelle j’appartiens.
La transformation digitale dans l’industrie : de quoi parle-t-on ?
un diagnostic numérique puis une feuille de route tngv
Mes interlocuteurs sont des PDG ou des personnes ayant une influence décisive dans l’organisation de l’entreprise. Ma mission est d’établir un diagnostic de l’organisation et de proposer une feuille de route TNGV (Transformation Numérique à Grande Vitesse) en adéquation avec les enjeux du client :
- PRÉPARATION du diagnostic (définition du périmètre, choix des collaborateurs à interroger)
- RÉALISATION du diagnostic – Nous interviewons entre 3 et 20 collaborateurs selon le périmètre défini par le décisionnaire.
- RÉDACTION du compte-rendu – Ce compte-rendu se compose généralement d’un état des lieux indiquant des constats et des préconisations, et d’une feuille de route appelée TNGV (Transformation Numérique Grande Vitesse). Exemple de feuille de route TNGV :
- RESTITUTION du compte-rendu au décisionnaire ou groupe projet – Les diagnostics ne sont pas industrialisés au sens strict du terme. Nous restons sur du « sur mesure », même si forcément je capitalise sur mes 7 ans d’expérience dans ce type de prestations. Mon objectif est d’apporter un regard extérieur pertinent. Je crois qu’il est fondamental que le diagnostic reste quelque chose de vivant et de modulable.
je m’informe sur les diagnostics
Combien de temps dure un audit/diagnostic ?
Les durées sont bien entendues variables. Pour l’ensemble des 4 phases, cela prend au minimum 6 jours et peut aller jusqu’à 20 jours selon le périmètre et les objectifs du client. Ce qui est fondamental, c’est de bien comprendre les enjeux de l’entreprise chez qui nous intervenons. Nous proposons un diagnostic qui doit être en adéquation avec ceux qui sont définis par la gouvernance des entreprises.
Comment réagissent les clients lorsque tu présentes les résultats ? Sont-ils surpris ?
Il y a 2 cas de figures :
- Soit le client découvre par l’intermédiaire des conclusions du diagnostic les points de dysfonctionnement et les axes d’amélioration de son entreprise. Il peut alors être surpris ou au contraire être conforté dans ses impressions.
- Soit le client a déjà commencé une réflexion, et les conclusions du diagnostic sont souvent là pour le conforter ou compléter cette réflexion. Dès lors, ses attentes sont les suivantes : Comment dois-je procéder ? Qu’est-ce que je priorise ? La feuille de route est là pour l’accompagner dans son projet. Ce qui est important c’est de permettre la discussion et déclencher la réflexion.
Comment collabores-tu avec le reste des équipes Visiativ ?
Je travaille sous la direction de Guillaume Anelli qui dirige la BU Transformation Numérique. La collaboration se fait avec l’ensemble des experts de l’entreprise comme les consultants, les formateurs, les hotliners. Sans le reste des équipes du Groupe : « je ne suis rien ». Ils interviennent au quotidien chez les 9 000 clients industriels du Groupe. Je bénéficie de l’expertise de chacun. C’est l’équipe dans son intégralité qui est détentrice du savoir-faire technique. Je ne suis que le catalyseur de cette expérience. Mon objectif est d’apporter une vision globale des process de l’entreprise. Forcément, nous apprenons tous les uns des autres.
Est-ce que tu as un profil de « client type » ?
Les diagnostics que nous réalisons sont généralement effectués auprès des PME. Mais comme chaque entreprise est unique, tous les cas peuvent être étudiés.
Pourrais-tu nous confier une anecdote ?
Un jour, à la fin d’un audit, un client m’a dit : « Vous connaissez maintenant mon entreprise aussi bien que moi ! ».
Qu’est-ce qui t’anime ?
La diversité de mon quotidien ! Je travaille dans un secteur d’activité où les innovations technologiques s’accélèrent. Tous les jours des nouveaux concepts apparaissent. Il faut donc s’y adapter. J’ai aussi la chance de côtoyer des contextes d’entreprises différents, des profils de personnes variés. Par exemple, je fais partie de cette génération X (ceux qui sont nés avant les années 80) et je côtoie tous les jours les plus jeunes générations dites Y et Z. Nous avons des attentes et des manières d’agir qui diffèrent, cette confrontation est une source de motivation. Cette diversité générationnelle est un réel enrichissement. C’est une époque passionnante dans laquelle il est important d’ouvrir son esprit à d’autres points de vue.